Depuis la nuit des temps, toutes les civilisations ont construit leur société à partir d'un centre.
Autrefois, les églises s'occtroyaient la place d'honneur en rassemblant le village autour d'elles.
Les Indiens avaient adopté une vie de nomade pour suivre les bisons ou d'autres gibiers.
Lorsqu'ils érigeaient leur campement, ils plantaient le totem (le poteau de tortures)
au meilleur endroit, puis ils plantaient les wigwams autour de lui.
Le totem était le centre, l'axe du monde,
la vie évoluait comme une roue tournant autour de son axe.
Il représentait les esprits qui veillaient sur le clan.
Nous l'avons improprement appelé "le poteau de tortures"
car les prisonniers y étaient attachés en mourrant à petit feu.
Or, dans la conception indienne, l'homme offre sa douleur aux Gardiens du clan ;
les membres le faisaient aussi, mais sans aller jusqu'au sacrifice ultime.
Mais ce qui est vrai sur le plan collectif l'est aussi sur le plan individuel.
Nous avons chacun notre totem, notre axe du monde.
Il représente le noyau, l'essentiel de notre vie ; tout le reste gravite autour.
Pour certains, le totem est la spiritualité, pour d'autres, le bien-être familial ou la carrière professionnelle ;
nous l'avons tous déjà employé pour un amour passionné.
Les problèmes commencent lorsque nous le substituons par des choses secondaires
comme le PC, internet ou d'autres idées à la mode.
Nous perdons notre chemin dans la vie car nos véritables valeurs sont faussées
puisque nous accordons trop d'importance aux futilités, tout en perdant de vue l'essentiel.
Pourtant, nous pouvons nous recentrer à n'importe quel moment, en nous remettant en question
pour définir nos véritables valeurs, nos idéaux, nos sentiments profonds ;
tout ce qui fait de nous un être précieux et particulier... le noyau de notre personnalité.
En le remettant au centre de notre vie quotidienne,
en lui accordant à nouveau nos pensées et notre motivation,
nous revenons illico sur notre chemin,
le sentier que nous avons tracé et choisi de suivre dans notre vie.
Dévier de son chemin n'est pas dramatique en soi, nous retombons toujours sur nos pieds,
mais en suivant un but futile, en nous enflammant pour une nouvelle passion,
à chaque fois revenir à soi devient un peu plus pénible, un peu plus difficile...
et à force de récidiver, à la fin, nous n'y arriverons plus.
Par contre, plus notre totem, notre axe du monde, est stable, est plus notre vie est sereine.
[texte perso]