L'Angélique

Noms vernaculaires :
Herbe à la fièvre (angélique sylvestre)
Angélique des bois (angélique sylvestre)
Herbe aux anges (angélique officinale)
Racine (ou herbe) du Saint Esprit (angélique officinale)
Herbe impériale (angélique officinale)
Grande angélique (angélique officinale)

* Description botanique
Il existe environ soixante-dix variétés de cette plante ombellifère de la famille des Apiacées, dont les plus répandues en France sont l’angélique sylvestre (angelica sylvestris) et l’angélique officinale (angelica archangelica).

L’Angélique officinale (angelica archangelica) est une plante bisannuelle, très aromatique, dont la hauteur peut aller de 80 cm à 2 m. Sa tige est épaisse et creuse. Ses feuilles aux longs pétioles présentent la caractéristique d’être velues sur la face inférieure. Elles sont finement découpées, avec un segment terminal trilobé. Ses inflorescences, qui s’étalent en grandes ombrelles composées (on appelle les petites ombrelles les ombellules) sont de couleur jaune à verdâtre et s’épanouissent en juin à août. Sa racine est très tortueuse, de couleur sombre, et puissamment aromatique. Elle peut être récoltée entre juin et juillet (c’est-à-dire avant la floraison), de préférence le matin, pour que son arôme soit à son acmé. Elle meurt au bout de 2 à 4 ans, après sa première floraison.
Elle vit préférentiellement sur terrains humides, comme les berges des cours d’eau ou les bords de fossés fréquemment inondés.

L’Angélique sylvestre est en général moins haute que sa cousine officinale. En effet, sa hauteur est comprise en moyenne entre 60 cm et 1,50 m, même si certains spécimens peuvent s’élever davantage (jusqu’à trois mètres de haut !). Sa tige est épaisse, striée, creuse et ramifiée aux extrémités. Ses inflorescences, en ombrelles, sont très larges, elles aussi composées d’ombellules, mais les fleurs sont de couleurs crème ou blanc rosé. Sa floraison s’étend de juillet à octobre. Ses fruits, appelés les akènes, sont plats et larges, nantis d’ailes membraneuses. Ses feuilles sont semblables à celle de l’angélique officinale, mais elles sont glabres et leurs segments ne sont pas lobés.
Elle a elle aussi une nette préférence pour les lieux humides, et affectionne particulièrement, comme son nom l’indique, les forêts (tout particulièrement lorsque les futaies sont constituées d’aulnes, de frênes, de chênes ou de hêtres). Elle se développe mieux à l’ombre. Vivace, elle résiste assez bien au froid, pourvu que les périodes de gel ne soient pas trop longues.

Une autre variété sauvage d’angélique, l’Angélique de Razouls (angelica razulii) pousse sur les flancs du Canigou, où elle est massivement récoltée dès les premiers jours de la saison estivale.

Attention à ne pas confondre cette paisible apiacée avec sa redoutable cousine, la Ciguë ! Un petit examen permet de les distinguer facilement : si la ciguë présente souvent une tige tachetée, ce n’est pas le cas de l’angélique. Si le doute persiste, il suffit de froisser quelques feuilles : l’angélique dégage un agréable parfum aromatique, tandis que la ciguë exhale une odeur très désagréable. Soyez très prudent, et en cas de doute, abstenez-vous !

* Mythes et Légendes
Le nom de l’angélique, du latin angelus, qui signifie, comme on s’en doute, ange, donne le ton : cette très grande ombellifère à l’agréable odeur était en effet réputée pour être bénie des Anges, dont elle tenait d’étonnants pouvoirs. Ainsi, elle était sensée conjurer les envoûtements, chasser les mauvais sorciers et était réputée souveraine pour protéger les enfants, même si elle pouvait servir d’amulette à tous. Son surnom de Racine du Saint Esprit lui vient des nombreuses propriétés médicinales dont la plante fut investie dès la Renaissance. Paracelse , notamment, rapporte que de nombreuses victimes de la grande épidémie de peste qui frappa Milan en 1510 furent sauvées grâce à son remède : de la poudre d’angélique dissoute dans du vin.
Cependant ses extraordinaires pouvoirs étaient soumis à la condition d’une cueillette très réglementée. En effet, pour être efficace, la plante devait être cueillie lorsque le Soleil était dans le signe du Lion et que la Lune formait un aspect bénéfique. La meilleure heure était celle régie par le soleil dans les correspondances d’heures planétaires, ou encore lors de celle de Jupiter, mais seulement lorsque le soleil occupait l’un des angles de l’horoscope … Pas étonnant, donc, que beaucoup d’apprentis herboristes se soient découragés !

* Vertus Thérapeutiques
Aujourd’hui, l’angélique officinale est principalement cultivée pour ses qualités culinaires. En effet, ses pétioles et ses tiges entrent dans la composition de nombreuses confiseries sous forme de fruits confits. L’angélique confite est d’ailleurs, depuis le XVIIIème siècle, la spécialité de la ville de Niort. Ses feuilles tendres servent également de condiment pour aromatiser des salades et des potages. Ses graines et ses tiges servent à confectionner des liqueurs.
Cependant, il ne faut pas oublier que cette plante (notamment sa racine) possède des vertus stimulantes (c’est un tonique reconnu), stomachiques, sudorifiques, emménagogues et carminatives. On extrait de cette racine une huile essentielle bénéfique pour l’ensemble du système digestif, qu’elle stimule. On l’utilise notamment pour atténuer les douleurs causées par les spasmes intestinaux et pour soulager une digestion difficile. En effet, elle évite la formation de gaz intestinaux pouvant entraîner de désagréables ballonnements et de l’aérophagie.
Ses feuilles fraîches peuvent aider à accélérer la cicatrisation de plaies légères. Une décoction de ses racines peut aider à la reconstruction des tissus. Pour calmer les rhumatismes, il est également possible d’utiliser l’angélique officinale en bains de pieds, de mains, ou même pour l’ensemble du corps. Ces bains peuvent également se révéler salutaires en cas de stress et pour donner du tonus à l’organisme. Attention tout de même : les sucs très actifs de l’angélique peuvent, à trop fortes doses, entraîner des inflammations de la peau. Ainsi, les bains ne devront pas dépasser trois minutes, et tout contact avec les yeux devra être évité.

L’angélique sylvestre est elle aussi utilisée pour ses qualités aromatiques. Ses feuilles sont en effet dégustées en salade et ses graines entrent dans la composition de pâtisserie. C’est l’un des ingrédients de l’eau de mélisse .
Elle possède des vertus apéritives, stimulantes, carminatives, emménagogues et antispasmodiques. On l’utilise principalement sous la forme d’huile essentielle, de teintures et d’infusions. Cependant, attention, à hautes doses, elle peut avoir un effet légèrement dépressif.

* En Magie
Cette plante offre une protection totale contre les maléfices, les mauvais sorts et les influences néfastes. Elle équilibre, apporte énergie et harmonie, et est également précieuse pour les sorts de guérison. Brûlée avec de l’encens, elle exorcise et protège un lieu. Les feuilles en fumigations donnent des visions prophétiques.
Elle est associée au Soleil.

Hello!

J'ai lu ton article sur l’Angélique avec beaucoup d’intérêt, merci.

J'ai une question si tu veux bien: J'ai lu dans un de mes récents livres qu'il fallait faire attention a l'Angellique quand une femme est enceinte, parce qu'elle à une action abortive.
Je l'ai relue tout à l'heure en voulant vérifié sur wikipédia - il le mette aussi dans les Contre-indication et effets indésirables.

Hors, j'ai une amie qui en consomme, en huile essentiel principalement pour ses problème digestif, qui amplifie de semaine en semaine, elle est enceinte, et j'ai constaté qu'elle en prends de + en + , elle est au début de sa grossesse.

Saurais-tu si il y un risque ?

Je lui ai déjà dit de faire attention que les plantes, ok, c'est bien, mais qu'elles sont puissante, et qu'elles peuvent aussi avoir des effet secondaire.
J'ai pas voulu la paniqué en lui disant se que j'avais appris, mais si quelqu'un peu me rencardé la dessus plus précisément, avant que je lui fasse peur pour rien, si c'est pas dangereux, à certaines doses peut être que si ?

Merci d'avances.

Gwenn

De manière générale, quand on est enceinte, il vaut mieux consulter un professionnel avant toute absorption de plantes, car effectivement, ce n'est pas parce qu'un remède est naturel qu'il est sans risque (en sont témoins les nombreux empoisonnements dont sont victimes les amateurs un peu brouillon, qui vont du simple dérangement gastrique temporaire à des phénomènes beaucoup plus grave, pouvant même dans certains cas extrêmes entraîner la mort).

Concernant l'angélique, je lui conseillerai effectivement d'arrêter les prises, et de consulter un spécialiste (médecin homéopathe, phytothérapeute ou herboriste en pharmacie) pour trouver un substitut inoffensif pour son futur bébé. Si elle souffre de nausées, par exemple, le gingembre serait, me semble-t-il, beaucoup plus indiqué. Qu'elle en parle à son médecin